Sandrine Ageorges-Skinner

Épouse de Hank Skinner, condamné à mort, France – États-Unis

Sandrine Ageorges-Skinner est une militante abolitionniste depuis l’adolescence. Elle est membre du conseil d’administration de l’association ECPM qu’elle représente au sein du comité de pilotage de la Coalition mondiale contre la peine de mort depuis 2009. Elle était la responsable du programme des débats du 5e Congrès mondial contre la peine de mort qui a eu lieu à Madrid en 2013. Elle est l’épouse de Hank Skinner, condamné à mort au Texas en mars 1995, et se bat à ses côtés depuis plus de vingt ans pour prouver son innocence et obtenir sa libération. Avec lui, elle se bat pour améliorer les conditions de détention des condamnés à mort, sujet pour lequel elle a effectué de nombreuses recherches d’ordre juridique et médical, en collaboration avec des experts américains.

Sabine Atlaoui

Épouse du condamné à mort Serge Atlaoui, France

Sabine Atlaoui est l’épouse de Serge Atlaoui. Ce français a été arrêté en Indonésie en 2005 dans une usine d’acrylique qui s’est avérée être une couverture dans une affaire de production d’ecstasy. Condamné à la peine de mort en appel en 2007 malgré ses protestations d’innocence, Serge est toujours dans le couloir de la mort indonésien. Sabine se bat pour sauver son mari, et s’est investie dans le combat commun pour l’abolition de la peine de mort.

Cheng Hsing-Tse

Ex-condamné à mort, Taïwan

Cheng Hsing-tse a passé 5 231 jours en prison avant d’être innocenté. Jugé coupable du meurtre d’un policier en 2002, il passe quatorze ans en prison à Taïwan dont dix dans le couloir de la mort. En 2006, son cas est jugé par la Cour suprême qui confirme sa condamnation à mort. Lui qui a toujours clamé son innocence est finalement libéré en 2017.

Jerry Givens

Ancien bourreau devenu militant abolitionniste, États-Unis

Jerry Givens était le bourreau principal de la prison d’État de Virginie, entre 1984 et 1999. Il a exécuté soixante-deux personnes. En 1994, son soutien à la peine de mort vacille lorsque l’exécution d’Earl Washington est suspendue, neuf jours avant la date fatidique. Parce qu’il est condamné à tort à quatre ans de prison en 1999, Jerry Givens remet en question le système judiciaire américain et décide de s’engager dans le combat pour l’abolition.

Hsu Tzu-Chiang

Ex-condamné à mort, Taïwan

Condamné à mort en 2000 pour l’enlèvement et le meurtre d’un businessman, Hsu Tzu-Chiang s’est vu infliger la peine capitale par six procès consécutifs. Sa peine est ensuite commuée en prison à perpétuité. En 2016, il est finalement innocenté lors de son 9e procès, après seize ans passés en prison. Son cas a eu un impact très fort sur le système judiciaire à Taïwan par sa forte médiatisation et son injustice probante. Il travaille aujourd’hui pour la Judicial Reform Foundation.

Joaquin Martinez

Ex-condamné à mort, Espagne

Citoyen espagnol et ancien prisonnier dans le couloir de la mort aux États-Unis. Joaquin Martinez est arrêté en Floride en 1992 pour un double homicide, après avoir été accusé à tort par son ex-femme. Il fut soutenu par de nombreuses organisations internationales, ainsi que par le gouvernement espagnol et la famille royale. Il est innocenté le 6 juin 2001 et est libéré après quatre ans d’incarcération. Il est devenu le premier Européen à sortir du couloir de la mort américain.

Ndume Olatushani

Ancien condamné à mort, États-Unis

L’art m’a réellement sauvé la vie, au sens propre comme au figuré. Imaginez que je vivais dans une cellule où je ne pouvais même pas tendre les bras. Cette cellule faisait 1 mètre 20 sur 2 mètres 75 ; j’y passais vingt-trois heures par jour et, quand j’en sortais, j’avais des chaînes aux pieds, attaché comme un monstre imaginaire… Dans un tel contexte, il était dur de garder espoir et de prendre suffisamment soin de moi pour simplement survivre. Moi, c’est l’art qui m’a aidé à y arriver… Pour nous qui luttons contre cette situation, nous devons prendre le problème à bras-le-corps. C’est impossible autrement. Laissez-moi vous dire que, sans des personnes comme celles réunies ici et tous ceux qui combattent ce problème dans le monde entier, je ne serais pas là. C’est ce qui m’a donné de l’espoir, m’a permis de me lever tous les matins, de ne pas baisser les bras et de mettre un pied devant l’autre, même face à l’adversité. Deux ans après mon incarcération, ma mère a été tuée dans un accident de voiture. C’est dur pour moi d’en parler. J’ai les larmes aux yeux, rien qu’en y pensant… Le pire qui puisse arriver à une personne en prison… Je sais que c’est vrai de tout le monde mais, en prison, on ne maîtrise rien et le pire qui puisse vous arriver, c’est que l’on vienne vous voir pour vous dire d’appeler chez vous de toute urgence. Quand on vient vous dire ça, vous savez que quelque chose est arrivé à quelqu’un. Pour qu’on vous accorde un appel gratuit, c’est forcément grave. Quand on est venu me voir comme ça, je n’ai pas arrêté de me demander : “Qu’est-ce que ma mère va m’annoncer ? Qu’est-ce qui est encore arrivé à quelqu’un ?” Sauf que, quand je suis descendu téléphoner, c’est ma sœur qui m’a annoncé ce qui était arrivé à ma mère…
Pendant trois jours, dès que j’avais les yeux ouverts, je pleurais. Quand je ne pleurais pas, j’étais roulé en boule dans un sommeil plein de larmes, pour essayer de fuir cette réalité…
Alors que, depuis trois jours, je restais allongé, ne pouvant ni ne voulant me lever, ma mère m’est apparue aussi clairement que je suis là devant vous et elle m’a dit : “Lève-toi.” À ce moment-là, assis dans cette cellule, je regardais cette image que j’avais voulu lui envoyer, et c’est alors que l’art m’a trouvé… C’est par l’art que j’ai trouvé la liberté, assis dans cette cellule.

Marie Pelenc

Correspondante d’Antoinette Chahine, France

Marie Pelenc est membre d’Amnesty International. Par le biais de cette organisation, elle commence en juin 1997 une correspondance avec Antoinette Chahine, alors condamnée à mort au Liban. Elles n’ont jamais perdu le contact depuis cette date et se sont rencontrées à plusieurs reprises, nouant alors une véritable amitié.

Suzana Norlihan Alias

Avocate , Malaisie

Suzana Norlihan est la soeur de Zulkarnain bin Alias, condamné à mort en 2009 pour meurtre. Actuellement dans le couloir de la mort, il attend le pardon du sultan de Selangor.

Arthur Judah Angel

Ancien condamné à mort, Nigeria

Condamné à mort au Nigeria pour meurtre en 1986, à l’âge de 21 ans, Arthur Judah Angel a toujours nié avoir commis les faits qui lui étaient reprochés. Cet artiste, incarcéré dans la prison d’Enugu (Nigeria), a vécu dans des conditions particulièrement difficiles : il a dû faire face à l’annulation au dernier moment de sa date d’exécution et a été témoin de 58 exécutions réalisées le même jour. Il a finalement été remis en liberté en l’an 2000, après seize ans d’incarcération, dont presque dix ans dans le couloir de la mort.

Antoinette Chahine

Ex-condamnée à mort, chevalier de l’Ordre national du mérite, Liban

Antoinette a été arrêtée en 1994 et condamnée à mort en 1997 pour le meurtre d’un prêtre. L’appartenance de son frère à une milice chrétienne interdite au Liban se révèle être la véritable raison de son emprisonnement. En prison, Antoinette est torturée. Elle sera finalement libérée en 1999 suite aux campagnes de pression internationales.

Geneviève Donadini

Jurée d’assises au Procès Ranucci, France

En 1976 se tenait au tribunal d’Aix-en-Provence le procès de Christian Ranucci pour le meurtre d’une petite fille. À son issue, l’accusé était condamné à mort puis guillotiné le 28 juillet de la même année.
Parmi les 12 jurés d’assise, Geneviève Donadini, jeune mère à l’époque des faits. 40 ans plus tard. Madame Donadini a publié aux Éditions l’Harmattan « Le procès Ranucci. Témoignage d’un juré d’assise ».

Ahmed Haou

Ex-condamné à mort, Maroc

Ancien condamné à mort au Maroc, Ahmed Haou a été condamné le 30 juillet 1984 pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État après avoir brandi des pancartes contre le régime d’Hassan II lors d’une manifestation pacifiste. Grâce à la pression des organisations internationales, il est finalement gracié en 1999.

Susan Kigula

Ex-condamnée à mort, Ouganda

Condamnée à mort en Ouganda pour avoir tué son mari, Susan Kigula n’a jamais cessé de clamer son innocence. Fondatrice d’une chorale de détenues dans le couloir de la mort, diplômée en droit de l’université de Londres, elle a finalement obtenu sa libération au terme de quinze années de prison et est sortie en janvier 2016. Elle a depuis fondé la Susan Kigula African Child Foundation.

Vida Mehannia

Épouse d’Ahmadreza Djalali, condamné à mort en Iran, Suède

Vida Mehannia est chimiste suédoise vivant à Stockholm. Depuis avril 2016, elle mène un combat quotidien pour sauver et obtenir la libération de son mari, Ahmadreza Djalali, un scientifique emprisonné dans le couloir de la mort en Iran. Elle est soutenue par de nombreuses personnes et structures comme Amnesty International, la Vrije Universiteit Brussel, l’université Pablo de Olavide de Séville, la Karolinska Institutet, ainsi qu’une douzaine de prix Nobel.

Pete Ouko

Ancien condamné à mort, Kenya

Condamné à mort pour meurtre en 2001, à 31 ans, Pete Ouko, alors père de deux enfants en bas âge, a toujours clamé son innocence. Détenu pendant près de dix-huit ans dans une cellule avec treize autres prisonniers, il témoigne aujourd’hui 23 h 30 sur 24 de la difficulté de survivre dans l’attente de son exécution, et ce dans des conditions particulièrement compliquées. Gracié puis relâché le 26 octobre 2007, il est à présent diplômé en droit de l’Université de Londres. Il s’investit dans la défense des droits des prisonniers d’Afrique, au travers de l’association Youth Safety Awareness Initiative, dont il est le fondateur et le directeur.